28 juin > 28 juillet
fermé les mardis et mercredis
L’exposition « MA : en suspens », est une rencontre artistique unique entre deux univers créatifs : celui de la céramiste plasticienne Akiko Hoshina, et celui de la peintre Isabelle Crampe. Ensemble, elles se retrouvent autour du concept japonais du « MA », cet espace-temps qui sépare et relie à la fois, où le vide devient une présence et la suspension une mélodie.
Le « MA » est bien plus qu’un simple espace vide; c’est une respiration, une pause qui donne sens et profondeur à ce qui l’entoure. Dans la culture japonaise, le « MA » est omniprésent, que ce soit dans l’architecture, la musique, la poésie ou les arts visuels. Il incarne l’harmonie entre le plein et le vide, l’instant et l’éternité.
Plasticienne japonaise, Akiko Hoshina travaille la céramique pour créer des installations qui jouent avec les perceptions de l’espace et du temps. Elle transforme le passage du temps en une matière sensuelle et vivante et nous invite à accepter les transformations et l’érosion des souvenirs et des émotions.
Peintre accomplie, Isabelle Crampe utilise la toile comme un champ d’exploration de l’invisible, de l’inattendu. Ses peintures, riches en textures et en couleurs, capturent l’essence du « MA » à travers une pratique où chaque coup de pinceau est précédé d’un temps suspendu, d’un silence propice au dépouillement.
« MA : en suspens » est une invitation à découvrir comment deux artistes, issues de disciplines différentes, interprètent et donnent vie à ce concept intemporel. Les oeuvres présentées dialoguent entre elles, créant un parcours visuel et émotionnel où chaque intervalle, chaque silence, chaque vide est une invitation à la contemplation.
Akiko Hoshina est une céramiste japonaise qui transforme le passage du temps en matière. Face à ses œuvres et installations, le temps devient une épaisseur sensuelle. Nous le caressons des yeux comme si nous pouvions le toucher. Comment une terre cuite et solide peut-elle nous apparaître si souple et si fragile ? C’est à ces confusions visuelles entre matières vivantes et matières inertes que nous invite chacune de ses installations. Car chez Akiko, c’est en cuisant – ou séchant – que ses formes prennent vie. C’est un éloge de l’érosion des souvenirs, des émotions, de l’oubli. Toute son œuvre nous invite à accepter le passage du temps et les transformations de nos vies puisque ce qui meurt (ce qui cuit – ce qui sèche) peut revivre sous une nouvelle forme. « Empreinte », « Funérailles », « Murmures », « Monolithes », pour ne citer que ces quelques titres forment à eux seuls une liturgie méditative, sans nostalgie et pleine d’espièglerie.
Née au Japon, Akiko Hoshina vit et travaille dans les Hautes-Pyrénées en France. En 2020, elle installe son atelier à La Soulane, tiers-lieu éco-créatif et associatif à Jézeau (65) et collabore sur plusieurs projets dans ce lieu.
Diplômée des beaux-arts de la Joshibi University of Art and Design au Japon en 1996, elle obtient une bourse de l’Université en 2008 et du Gouvernement japonais en 2012 ainsi que de la DRAC Occitanie (AIA). Elle est reçue en résidence artistique à la Cité Internationale des Arts de Paris en 2008 et 2010, au musée de la Céramique de Lezoux en 2012, à la Crèche Rosenberg en 2016, et en vallées d’Aure et du Louron en 2023.
Elle a exposé aux Biennales Internationales de la Céramique de Châteauroux, au Centre National des Arts de Tokyo (« 19th DOMANI », 2017), à la Galerie d’Art Municipale de Yokohama, à Azamino au Japon (2019), à l’Abbaye de l’Escaladieu (« Banquet de l’Escaladieu », 2022), à l’Atelier 20 (« Blanc », 2023), à Saint-Sulpice Céramique à Paris (2019, 2021, 2022, 2023).
En 2025, elle prévoit une résidence création à l’Institut Européen des Arts Céramiques en Alsace et des expositions au centre d’art l’Abbadiale.à Arras-en-Lavedan, dans le Gers en collaboration avec Art-Op, Salon des arts et du feu à Martres-Tolosane.
La couleur est là, dans le pinceau, prête à couler.
La fluidité de la couleur rencontre celle de la toile posée au sol.
Il faut faire silence.
Laisser surgir ce qui était invisible.
Ne pas chercher à comprendre, douter, se dépouiller, défaire, recommencer.
Bercer les pensées jusqu’à l’endormissement.
Faire confiance à la main, lui laisser le champ libre.
Accepter de s’égarer dans des territoires étranges. S’éloigner de l’attendu.
Les repères du connu se dissolvent et quelque chose prend forme.
Il faut lui faire la place.
Rien n’est jamais pareil, rien ne se répète.
Tout est à recommencer, à chaque fois, pour retrouver ce passage, cet interstice qui permet d’initier un chemin sur la toile, presque à l’aveugle.
Cela ne se comprend pas. Cela ne se saisi pas.
Il y a du mystère dans l’acte de créer.
Aucun savoir ne peux aider à trouver ces chemins pour rejoindre le chant sensible du monde.