13 juin > 28 juillet 2024
L’HIVER DERNIER
François Deladerrière, photographe
Olympia Boyle & Jérémie Brugidou, artistes sonores
Céline Messina, art textile
13 juin > 28 juillet 2024
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en partenariat avec le Murmure du Monde
Durant tout l’hiver, François Deladerrière a arpenté la vallée dans l’attente de la neige : en s’installant sur le territoire de la fin de l’été jusqu’à la fin de l’hiver, le photographe se tient aux aguets dans l’attente inquiète de l’arrivée de la neige.
Au départ de ce projet, il y a la lecture du roman de Rick Bass, Winter, qui fait écho à l’envie du photographe François Deladerrière de prendre le temps d’expérimenter dans un territoire.
Ce projet photographique s’inspire de ce récit pour en le transposant dans une vallée des Hautes-Pyrénées. Comme la vallée du Yaak, la vallée d’Arrens est une zone frontalière, un confins, un territoire de montagne où la topographie délimite le terrain d’exploration qui porte son propre potentiel narratif.
Été 1987, Rick Bass et son amie, respectivement écrivain et peintre, partent sur les routes de l’Amérique dans le but de trouver un endroit isolé afin de pouvoir travailler au calme. C’est finalement dans une vallée perdue du Montana qu’ils trouvent leur bonheur. Au bar du seul village à proximité, un jeu occupe les habitants : Deviner le jour où la tombera la première neige de l’hiver. De la fin de l’été jusqu’au début du printemps, Rick Bass relate dans son journal les événements qui vont jalonner sa découverte d’un univers qui leur est alors inconnu. Le temps s’étire entre émerveillement et préoccupations quotidiennes comme celle de couper toujours plus de bois pour se préparer au long hiver.
Ce rapport au texte de Rick Bass est une amorce, une inspiration. Il ne sera pas question d’illustrer Winter mais plutôt de se mettre dans des conditions de travail semblables à celles qui l’ont conduit à rédiger son journal, pour faire sa propre expérimentation d’un lieu.
À partir du roman et des premières images du photographe, les mémoires des neiges et des hivers sont réactivées à travers le territoire lors de rencontres jour et nuit… jeunes et vieux, aubergistes et fermiers, animaux, végétaux, machines, vents, neiges, glaces…
Jérémie Brugidou et Olympia Boyle, artistes sonores mêlent les techniques du documentaire et du « field recording » en contexte hivernal : ou plutôt dans l’attente de conditions hivernales car la neige se fait attendre cette année. Étrange hiver…
Ces rencontres ont notamment connu un point d’orgue lors d’une veillée spéciale au Tiers-Lieu du Val d’Azun.
Pour le festival Le murmure du monde 2024, une installation sonore fera partie de l’exposition à L’Abbadiale pour proposer, comme le dit Félix Blume : « des expériences d’écoute comme moyens de compréhension mutuelle et de réflexion critique ».